Sélectionner une page
Ce petit texte accompagne trois dessins de la série Unter den Linden montrés à l’exposition collective autour du thème Au Jardin se tenant du jeudi 1er décembre 2022 à la mi-janvier 2023 à la galerie Papiers d’Art, 30 rue Pastourelle, 75003 Paris.] </p> <p>Ogres immenses, dissimulés<br /> dans le dessin des choses,<br /> rosiers rébus féroces<br /> à craindre à déchiffrer<br /> Jean Tardieu<br /> de Ogre changé en ronce dans<br /> Le Parquet se soulève<br /> (sur six gravures de Max Ernst) </p> <p>Une fois à Paris,<br /> au jardin, est celui des Tuileries, du Luxembourg et des Plantes qui, lui, s’agrémente d’une ménagerie. Une fois à Paris, au jardin, est celui qui se veut aussi parc, du château de Versailles, de Sceaux, de Saint Germain en Laye sur lequel un jardin dit anglais est venu plus tardivement se greffer et qui se prolonge d’une forêt cajolée par une boucle de la Seine.<br /> Alors à Paris,<br /> au jardin, le tilleul est roi ; il fait légion, avec le marronnier d’Inde, régiment venu d’une autre contrée ; ils sont taillés au carré, en tenue d’apparat, toujours droits, au garde-à- vous, toujours alignés se tenant tronc dans le tronc par leurs ombres. Le tilleul est roi ; ils tracent de droites allées qui dessinent le jardin - couloirs qu’une ligne de ciel éventre, canaux que naviguent promeneurs à pied.<br /> Même à Paris,<br /> au jardin, est celui de mon enfance que j’arpente de long en large, de jour comme de nuit et par tous les temps. Même à Paris, au jardin, sont ceux potagers de mes aïeuls et de mon père qui ne sont plus.<br /> Toujours à Paris,<br /> ou à Berlin, ou quelqu’autre étendue citadine, des petites allées aux grands boulevards, sous les tilleuls, ont marché les flâneurs, ont marché les infanteries et les cavaleries, ont marché les armées et les canons, ont marché les insouciants, les craintifs et les manifestants, ont marché les histoires et les corps. À l’ombre des tilleuls, on se promena. À l’ombre des tilleuls, on se déchira. À l’ombre des tilleuls, la bractée virevolta et enfin l’akène se coucha.<br /> Philippe Haag </p> <p>
Philippe HAAG,né en 1964 sur une frontière de l’est de la France.Autrefois, architecteur, dessinateur, lecteur, et boîteur ; enseignant-assistant à l ́école d’architecture de Strasbourg et libraire. Entre temps, architecte et designer. Aujourd’hui, dessinateur et plasticien. Il vit et travaille entre Londres, Saint Germain en Laye (78), Betting (57) et Vicq sur Mer (50).Au fil de la pratique de la vie, et donc des arts, le dessin s’est posé en moi, et j’en ai fait le compagnon privilégié de mes sentiers. Aucune façon de tracer et de tirer ne saurait être écartée :Le dessin car il est le chemin le plus court, paradoxalement sans détours ni détourages.Le dessin toujours d’après nature, toujours sur le motif, toujours avec le motif – à partir de la vie habitée pour rendre la vie habitable, alors s’imposent le paysage, le bouquet, la nature morte, le nu et leurs fragments.Le dessin car il se pose sur la brèche, sur le regard qui s’occupe du sensible, et donc aussi du fragile.La série obéit à la loi du ressassement, du faire et du défaire incessant ; de repentir en repentir se forme un monde de dessin.À chaque passage au travers du sas du même tas, le tamis retient le grain du dessin.Le dessin est à l’autre bout de la pensée, et à l’autre bout de la chose.Les dessins sont les tâtonnements aveugles à travers le champ obscur de la blanche feuille de papier...Expositions (*personnelles),1983 - juillet 1988 - octobre1991 - septembre - décembre1992 - février - mai- juin1993 - novembre1994 - avril- octobre: galerie ADEAS, Strasbourg*: Les journées du design, Papier.papier/Papier.carton, Bordeaux: Biennale di Venezia, quinta mostra internazionale di architettura, Venise: Centre d’Art et de Plaisanterie, 1ère partie, Montbéliard: Centre d’Art et de Plaisanterie, 2ème partie, Montbéliard: galerie Sel du Marchand, 1ère partie, Belfort*: galerie Sel du Marchand, 2ème partie, Belfort*: galerie Cristine Debras & Yves Bical, Bruxelles*: galerie-atelier Patrick Toth, Paris*: galerie Damasquine, Bruxellessur invitation de Claude Panier, peintre (1956-2021)1995 - mai - mai- novembre1996 - février - juin- décembre1997 - mars: Musée Municipal, Étampes*: Hôtel particulier Anne de Pisseleu, Étampes* : Cave coopérative vinicole, Ribeauvillé: galerie Rhinocéros, Strasbourg*: “L’art dans tous les sens”, exposition d’art contemporain pournon-voyants, Ribeauvillé : “Vœux d’artistes”, Paris: galerie Le Faubourg, Strasbourg*Entre 1998 et 2020, pratique l’architecture à Hambourg (Allemagne) puis Londres (Royaume-Uni).Depuis 2020,2021 - août2022 - juin- août - étéLivres d’artiste,“Concession” “Perpétuelle”Étampes, 1995La rivière se canalise: “Évagation”, Vicq sur Mer: Galerie Peinture Fraîche, Paris : “Évagation 2”, Vicq sur Mer: Librairie Tschann, ParisRhinocéros éditions, collection goût amer, Strasbourg, 1996L’enfance unique (souvenirs d’enfance d’un seau) ou le désir du siamoisÉditions Lire-Objet, collection Cahiers d’artistes, Strasbourg, 1998 Autres,Aide Individuelle à la Création, DRAC Alsace, 1996Projet d’architecture lauréat, Europan 6, site de Hackney, Londres, 2001 Collection [Gautier&co], //www.gautier-co.fr/artiste.php?CODE=147

En savoir plus sur un artiste?